Lubiana, retenez bien ce nom. Chanteuse, musicienne et compositrice, cette jeune belgo-camerounaise de 26 ans s’impose comme la nouvelle sensation pop aux influences soul et jazz.
Après deux premiers singles baptisés “Self Love” et “My Man Is Gone”, l’artiste dévoile son tout premier EP mêlent des sonorités pop raffinées aux couleurs de ses origines.
L’histoire de Lubiana Kepaou pourrait servir de leçon ou de modèle à de nombreuses jeunes filles rêvant de devenir chanteuse. À 17 ans, la petite Lubiana, papa camerounais, maman (violoniste) belge, termine ses études secondaires et compte entrer au Conservatoire car depuis l’âge de 5 ans, elle ne fait que chanter à la maison. À 8 ans, c’est l’académie, le piano puis le saxophone car elle adore le jazz.
Comme souvent, tout est parti d’un rêve. De ceux qui ont un sens, intime et persistant. Quand elle avait 21 ans, ce rêve a lié Lubiana à son instrument, la kora. Mais c’est sa détermination et son talent qui l’ont ancré dans le présent.
Lubiana s’essaie au piano, au chant, à la guitare, au saxo. Mais la découverte d’une vidéo de Sarah Vaughan est une révélation. À 14 ans, Lubiana déroule les fils du jazz et de la soul, de Nina Simone à Lauryn Hill, fascinée par leur voix, leur élégance pure. C’est un rêve qui va l’aider à trouver sa voie. Quelques jours plus tard, elle est submergée par un son, « le plus beau que j’ai entendu de ma vie », joué par un musicien au détour d’une place de Majorque. Bouleversée, elle comprend : ce sont ces sonorités, délicates et profondes, qui la hantent depuis longtemps. De retour chez elle, elle entreprend des recherches et découvre la kora, cette harpe africaine héritée de l’empire Mandingue qui rassemblait plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
La kora est traditionnellement réservée aux hommes, se transmettant de père en fils depuis des siècles. Lubiana devient l’une des rares femmes à en jouer. D’abord hésitante et réservée, c’est lorsqu’elle rencontre l’un de ses plus grands virtuoses Malien, Toumani Diabaté, que celui-ci lui apporte la certitude d’être au bon endroit : « si tu as rêvé de la kora, c’est qu’elle t’a choisi. »
C’est dans la lumière de Los Angeles que Lubiana va définitivement marier la kora avec ces sons qui n’appartiennent qu’à elle. Elle compose, arrange, affine sa vision. Travaille auprès de producteurs qui parlent le même langage : Om’Mas Keith, vainqueur d’un Grammy Award et producteur de Frank Ocean, Erykah Badu, Kanye West et Jay-Z ; Jeff Gitty, entendu chez H.E.R. ou Kali Uchis, prêtresses d’un rn’b futuriste, empreint de spiritualité. Mais aussi Itai Shapira, collaborateur de Rhye ou Kahdja Bonet.
Son EP s’inscrit dans ce courant soul moderne, réinventé, qui court de Sade à Lianne La Havas.
A découvrir sans modération et à écouter en boucle.