Si nous parlons de plantes décoratives qui embellissent nos intérieurs et nos jardins, tout comme nos forêts naturelles et qui sont de pures merveilles pour les connaisseurs, il s’agit bien sûr des orchidées. Sans parler des orchidées cultivées pour l’horticulture, savez-vous que Madagascar possède plus de 1000 espèces d’orchidées sauvages dont 85% sont endémiques selon la base de données Madagascar Catalogue (Madcat) du Missouri Botanical Garden.
Les orchidées sont des plantes herbacées terrestres, épiphytes ou poussant sur les rochers. Leurs caractéristiques résident dans leurs fleurs: la présence de deux pétales supérieurs identiques et un pétale inférieur modifié ou labelle présentant habituellement un aspect assez différent (forme, coloration ou autres) pour chaque espèce d’orchidée. Ce labelle sert de lieu d’atterrissage pour attirer les pollinisateurs. Il arrive aussi qu’il soit de taille plus réduite, mais c’est souvent la partie la plus étonnante de la fleur.
D’intenses et agréables parfums émanent de beaucoup d’orchidées sauvages et suscitent la curiosité des scientifiques. En outre, leurs fleurs spectaculaires attisent également la curiosité des visiteurs, telle l’Angraecum longicalcar (Bosser) Senghas, l’orchidée qui parfume la nuit, espèce endémique de Madagascar en voie d’extinction dans son habitat naturel.
Un autre exemple d’espèce endémique de Madagascar, l’étoile de Madagascar, Angraecum sesquipedale (Thouars), originaire des forêts côtières de l’Est, est caractérisé par la présence de fleurs portant un grand éperon de 25 à 30 cm de long dont la base est remplie de nectar. Ces fleurs sont pollinisées par des papillons nocturnes.
On peut également citer la vanille. La Vanilla planifolia Andrews qui rend Madagascar célèbre dans le monde entier, fait partie de la famille des orchidées mais, en dehors de cette espèce introduite par l’homme et cultivée principalement dans le nord de l’île, Madagascar possède 8 espèces de vanilliers sauvages, toutes endémiques sauf une, partagée avec les Comores: la Vanilla humblotii Rchb. f.
Rarement collectées en vue d’une étude scientifique, les orchidées font actuellement l’objet d’une attention particulière. Ainsi, maintes fois sollicité par ses partenaires nationaux et/ou internationaux pour son expérience et ses compétences dans le domaine de la conservation in situ et ex situ de la flore de Madagascar, MBG a décidé de les collecter et de les identifier.
Mais pour la détermination des échantillons stériles, une mise en culture en ombrière pendant une période d’acclimatation d’environ un an est indispensable.
Les orchidées malgaches représentent un groupe de plantes encore mal connues. Il existe beaucoup de travaux taxonomiques et une littérature importante sur les plantes de Madagascar, mais un grand nombre d’espèces reste encore à décrire. Pourtant, cette famille est l’une des plus menacées parmi les plantes à fleurs. Elle est très sensible aux changements environnementaux (macro et microclimat), à la transformation de son habitat pour l’agriculture, sans oublier la cueillette illicite à but mercantile et surtout à l’exploitation forestière. C’est ainsi que toutes les espèces d’orchidées de Madagascar sont inscrites dans les annexes de la CITES (la Convention sur le Commerce international des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction).
Si l’on continue de dépouiller la nature de toutes ses plus belles espèces, bientôt nous ne parlerons plus de ces plantes qu’au passé.