WWF, POUR UNE FILIÈRE BOIS ÉNERGIE DURABLE

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Le bois est la principale source d’énergie de cuisson à Madagascar. Dans les régions Atsimo Andrefana et Menabe par exemple, quasiment 100% des besoins en bois énergie sont extraits des forêts naturelles. À l’échelle du pays, le volume de bois énergie consommé à Madagascar est de 18 millions de m3 en 2015, dont 10 millions de m3 pour le bois de chauffe et 8 millions m3 pour le charbon de bois. Cette consommation est deux fois supérieure comparée au potentiel de production durable des forêts malgaches, estimée à 9 millions m3 en 2015 (SNABE, 2018).

Rien que pour le charbon de bois, la consommation de la région Atsimo Andrefana est estimée à 34.000 tonnes en 2016 et celle de la région de Menabe à 27.000 tonnes, ce qui représente une surface de 28 000 ha de forêts naturelles décimées chaque année. Les ménages des villes et leurs agglomérations représentent les 2/3 de cette consommation. Alors quelles solutions ?

Il existe des réglementations de la filière bois énergie, dont le respect des techniques de production de charbon de bois pour que la production soit durable.  De même, il y a des équipements de cuisson économe (fatana mitsitsy) ou les briquettes ardentes pour réduire la consommation en charbon. Et, afin d’assurer l’approvisionnement, le reboisement à vocation bois énergie est aussi développé. La filière bois énergie représente ainsi toute une chaine de valeur, des petits producteurs au consommateur.

Fatana mitsitsy produits par les communautés locales – © WWF Madagascar

Plusieurs appuis se focalisent sur la promotion de l’adoption d’équipement de cuisson économe comme le « fatana mitsitsy » (foyer amélioré), une solution qui contribue à la réduction de la déforestation. Le foyer amélioré permet aux ménages de consommer jusqu’à moitié moins de charbon.  Pour vulgariser son utilisation et le rendre accessible au budget des ménages, WWF a appuyé des producteurs communautaires de foyers améliorés. Dans l’Atsimo Andrefana, précisément à Tulear (Ankoronga) et Betioky sur le plateau mahafaly et à Ranomay et Ambiky, dans l’aire protégé Amoron’Onilahy, des producteurs de « fatana mitsitsy » sont appuyés en matériaux pour devenir des artisans entrepreneurs et pour assurer leur capacité de production. Puis, en collaboration avec des partenaires, ils ont été formés sur la gestion financière et les opportunités d’investissement et d’épargnes (microfinance). A Belo sur Tsiribihina, depuis 2012, WWF a formé et accompagné Luther Mahonjo, un producteur de foyer amélioré ; il en a fait son métier et est aujourd’hui consultant et vient de recevoir l’opportunité de vulgariser ses foyers améliorés dans 24 communes rurales des régions Melaky et Menabe.

Mbola Zafinisiry devant son dépot de charbon de bois – © WWF Madagascar

De plus, des systèmes réglementaires ont été opérationnalisés dans le sud-ouest pour intégrer les communautés dans la filière bois-énergie durable. Mbola Zafinisiry, charbonnier du plateau Mahafaly à Tanambao Sakondry sur la RN10, raconte : « la première étape a été d’approcher l’Etat pour leur faire savoir que nous voulions produire et vendre du charbon. Nous devions ensuite délimiter des parcelles de forêt pour la production de charbon d’autres parties que nous nous engageons à conserver pour la production de jeunes plants. Enfin, nous recevons un permis de coupe et avons construit un dépôt ou un lieu de vente règlementaire de charbon de bois.  Nous payons 600 ar par sac au service des forets du Ministère pour entretenir les forêts, reboiser ; nous préférons largement suivre ces lois au lieu de vendre illicitement le charbon de bois et risquer notre activité ».

L’Etat a déjà un plan pour mettre en place 40.000 ha de reboisement par an dont particulièrement des reboisements et/ou des plantations à vocation bois énergie. Dans cette optique,  Mbola Zafinisiry affirme « Nous avons été conseillés par la commune que les acacias, par exemple pouvaient être utilisés pour faire du charbon car ils ne sont pas exploitables, on ne s’en sert pas pour faire des meubles. Par contre, nous savons qu’il est interdit de couper le tamarinier, car il a des fruits que nous pouvons récolter et ensuite vendre ».

SOURCE : WWF Madagascar – © WWF Madagascar

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