ZOOM ET LE TOURISME D’AFFAIRES

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Zoom Communications a dépassé toutes les estimations de performance au cours du deuxième trimestre 2020. Cette brillante réussite cache cependant le risque d’une détérioration des activités dans le secteur du tourisme d’affaires.

Zoom Video Communications qui est coté sur le marché boursier américain des valeurs technologiques (Nasdaq) a publié ses résultats du 2e trimestre le 31 août, et ses performances ont été au-delà des attentes des analystes et investisseurs. Sur une comparaison annuelle, la croissance des revenus s’accélère au cours du deuxième trimestre. Ils sont en hausse de 355% comparés à ceux de la même période en 2019. La possibilité d’enregistrer les conversations et réunions effectuées a certainement séduit plusieurs utilisateurs contraints de rester chez eux. En conséquence, leur nombre a quadruplé.

Qu’est-ce que l’application Zoom ?

Dotée d’une ergonomie moderne et simple, l’application de visioconférence Zoom permet aux personnes de prendre part à des réunions en ligne et d’assister à des web conférences et séminaires digitaux. Elle peut rassembler jusqu’à 10 000 personnes dans une salle virtuelle. Les participants interagissent via leur ordinateur, leur smartphone ou leur tablette. Zoom a été créé en 2011 par Eric S. Yuan, ex-vice-président ingénierie de WebEx qui est un autre outil de visioconférence.

Zoom est fortement utilisé pour le télétravail, surtout depuis le début de la crise sanitaire. En avril 2020, l’application a enregistré un record de trafic. On compte en moyenne 300 millions d’utilisateurs quotidiens de la plateforme de visioconférence lors des 3 premières semaines d’avril, alors que ce nombre était de 200 millions en mars. Si on se réfère aux 4 derniers mois, on note que la progression d’audience de Zoom est de 3 000%.

Le succès de Zoom masque cependant des risques pour un autre secteur : celui du tourisme d’affaires qui englobe les logements lors des séjours professionnels, les conférences et le transport notamment aérien et ferroviaire. Un autre secteur qui est aussi menacé est celui des locations de bureaux et de salles. A mesure que les individus et les organisations s’habituent aux travaux et échanges en ligne, les déplacements sont constamment réduits.

Ajoutons à cela des campagnes de sensibilisation pour réduire les transports aériens et la réduction des frais de fonctionnement des entreprises d’une manière générale et c’est tout une filière qui est en danger.

Les plus grands dirigeants mondiaux donnent l’exemple en organisant des rencontres internationales par visioconférences. Et les entreprises prennent conscience que, tout compte fait, pour un résultat assez similaire, les économies sont énormes.

Plus besoin de payer des billets d’avions, des chambres d’hôtels, des « per diem » et autres frais de représentation. Avec en plus une économie de temps effectif de travail considérable. Une réunion de travail de 3 heures à l’étranger qui pouvait prendre jusqu’à trois jours d’emploi du temps pour un collaborateur, lui prendra… 3 heures.

Et c’est tout un pan de l’économie du tourisme d’affaires qui risque de plonger : transports aériens, ferroviaires, routiers, hôtellerie et restauration, location de voitures et de salle de conférences, évènementiel etc…

Fort heureusement l’humain reste encore sociable et l’on peut gager qu’une fois cette crise sanitaire passée, les hommes auront tout de même, à nouveau envie de se voir, de se parler en direct, de partager des moments conviviaux et d’être sur place pour s’assurer de visu que tout fonctionne bien.

La crise sanitaire aura malgré tout changé les comportements. Le télétravail, marginal jusqu’à présent est devenu une règle et a fait prendre conscience, tant aux dirigeants d’entreprises qu’au collaborateurs, qu’il existe sans doute d’autres manières de travailler, de vivre, d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

L’avenir nous dira ce qu’il va en rester.

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