A Madagascar, tout le monde connait le Père Pedro Opeka mais il n’en est pas même pour le reste du monde quand bien même cet homme remarquable a pourtant été pressenti plusieurs fois pour le Prix Nobel de la Paix.
Un bel hommage lui est rendu avec le film documentaire du réalisateur américain Cam Cowan qui retrace la vie de ce missionnaire de la Congrégation de la Mission à Madagascar. Et pour lui offrir un plus grand retentissement, c’est le « Beverly Hills Film Festival 2020 » qui vient de lui attribuer sa palme d’or.
Ce festival, créé en 2001, est considéré comme l’un des plus sélectifs et a une grande importance pour les réalisateurs indépendants. Il ouvre quelquefois la porte à une participation aux « Oscars » ou aux « British Academy Films awards ».
Le « Beverly Hills Film Festival 2020 » célébrait cette année son vingtième anniversaire du 29 mai au 6 juin. Début juin, “Opeka” a également été présenté au « Brooklyn Film Festival ».
Ce documentaire de 89 minutes retrace le parcours du Père Pedro qui, à Buenos Aires, à l’âge de 16 ans, a refusé l’opportunité de devenir footballeur professionnel pour pouvoir continuer ses études de prêtre et aider les plus pauvres du monde. Fils d’un maçon, il a convaincu les familles vivant dans la plus grande décharge de Tana qu’il pouvait leur apprendre à construire leur propre maison et, ce faisant, à retrouver leur dignité.
Après 30 ans, luttant contre la pauvreté croissante, le Père Pedro a construit 18 villages, une centaine d’écoles et redonné leur dignité à des dizaines de milliers de malgaches.
Le réalisateur Cam Cowan a rencontré le Père Pedro Opeka lors du tournage d’un précédent film en 2014 à Madagascar « Madagasikara ». Il tenait vraiment à revenir dans la Grande Île pour lui consacrer ce documentaire d’un heure trente.
Beaucoup de livres, de films, d’émissions ont été consacrées au Père Pedro, à Akamasoa, à son œuvre, mais son message est tellement universel qu’il en faudra toujours plus.
Dans tous les cas, cette palme d’or, si elle consacre le talent d’un réalisateur, est aussi une belle marque de respect et de reconnaissance pour celui que l’on surnomme « L’insurgé de Madagascar ».