Adansonia za est l’espèce de baobab la plus commune à Madagascar. Elle s’adapte à une grande diversité de milieux ce qui explique que son aire de présence soit la plus étendue. Sa distribution géographique couvre tout l’ouest de Madagascar sur environ 130 000 km2 ! L’espèce occupe principalement les massifs forestiers et survit dans les espaces agricoles.
L’arbre est assez grand. Il mesure jusqu’à 30 mètres de haut pour 3 mètres de diamètre. Son tronc est souvent cylindrique. Son écorce de couleur grisâtre est rugueuse. Ses feuilles sont palmées et composées de 5 à 8 petites feuilles appelées folioles.
L’espèce a été décrite pour la première fois en 1890 par le botaniste et médecin français Henri Ernest Baillon auteur de la célèbre «Histoire naturelle des plantes de Madagascar». Elle porte plusieurs noms vernaculaires dont celui de za, son nom d’espèce. Localement, elle est également nommée ringy, zaha ou encore bosy.
Adansonia za fleurit entre novembre et février. Ses fleurs dressées sont de grande taille. Elles sont composées de cinq pétales couleur jaune vif, parfois orange ou rouge. Elles s’ouvrent à la tombée de la nuit et ne vivent qu’une nuit ! Leur parfum agréable et leur nectar attirent de nombreux visiteurs parmi lesquels des papillons de nuit, des lémuriens ou encore des abeilles. Les fruits allongés mesurent jusqu’à 30 centimètres de long. Ils présentent parfois une petite pointe à leur extrémité. On les dit alors acuminés! La pulpe qu’ils contiennent est agréable au goût. Elle est consommée localement.
Quelques baobabs de cette espèce sont sacrés. Ils font l’objet de cultes liés principalement à la fertilité. Dans le sud de Madagascar, sur le plateau Mahafaly, autour de la ville de Betioky, des baobabs de cette espèce font l’objet d’une pratique unique au monde! Leur tronc est creusé et les cavités ainsi formées servent de citernes. A la saison des pluies, elles sont remplies d’eau. Ces réserves permettent aux hommes de survivre en saison sèche dans un environnement particulièrement aride.
L’espèce est classée «quasi menacée» par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Sa principale menace vient de la destruction de son habitat forestier par l’agriculture sur brûlis. On rencontre ce baobab dans de nombreuses aires protégées dont celles du Zombitse, d’Andohahela, de Tsimanampetsotsa ou de l’Ankarafantsika.
Texte et photographies
Cyrille Cornu
Biogéographe, naturaliste
Chercheur au Cirad