C’est le 23 février 2021 que le WWF a sorti son rapport « Les poissons oubliés du monde ». Il montre que près d’un tiers des espèces de poissons d’eau douce du monde sont menacées d’extinction.
Selon ce rapport, 80 espèces de poissons d’eau douce sont déjà éteintes dans le monde, dont deux à Madagascar : le Ptychochromis onilahy (Kotro) et le Pantanodon madagascariensis, inscrits dans la liste rouge de l’UICN en 2016.
Le Ptychochromis onilahy était un poisson endémique du sud-ouest de Madagascar, il habitait dans le fleuve Onilahy, influent de l’aire protégée d’Amoron’i Onilahy. Malgré plusieurs visites récentes dans la région, cette espèce n’a pas été recensée depuis 1962, d’ailleurs c’est à cette date que les cinq seuls spécimens connus ont été collectés. Cette espèce peut atteindre une longueur de 8,6 centimètres. Les causes de sa disparition sont la destruction de leurs habitats due à la déforestation, la concurrence avec d’autres espèces de poissons introduites dont les Tilapias et la surpêche.
Quant au Pantanodon madagascariensis, c’était un poisson endémique de l’est de Madagascar, des rivières des pentes orientales entre Mahavelona et Fenoarivo et dans le district de Fénérive Est. Les raisons de son extinction sont la destruction des zones humides, converties en rizières ainsi que la concurrence avec d’autres espèces dans le même habitat dont le Gambusia, qui est une espèce introduite.
En termes de production, l’Afrique représentait 25 % de la production de poissons d’eau douce enregistrée dans le monde, soit 3 millions de tonnes (FAO 2020).
La solution recommandée dans « Les poissons oubliés du monde » est de mettre en œuvre un plan de relance d’urgence pour la biodiversité d’eau douce, développé par des scientifiques et des experts en eau douce à travers le monde. Cette approche devra comprendre les piliers suivants : permettre aux rivières de couler plus naturellement, améliorer la qualité de l’eau douce, protéger et restaurer les habitats essentiels, mettre fin à la surpêche et aux pratiques non durables, prévenir et contrôler les invasions en espèces non indigènes, protéger les rivières à écoulement libre et supprimer Les barrages obsolètes.