Nouveau rapport du WWF sur la déforestation : au moins 43 millions d’hectares de forêts tropicales et subtropicales détruites ces deux dernières décennies.
Le WWF évalue à 43 millions d’hectares la perte de surfaces boisées dans les régions tropicales et subtropicales entre 2003 et 2017. Le rapport identifie 24 « fronts de déforestation », c’est-à-dire des régions dans lesquelles de grandes superficies de forêts demeurent menacées. Ces fronts se situent en Afrique Subsaharienne, en Amérique latine, Asie du Sud-Est et en Océanie. À eux seuls, ces 24 points chauds regroupent actuellement 377 millions d’hectares de couverts forestiers, soit le cinquième des forets tropicales et subtropicales de la planète. Le WWF alerte sur la dégradation de l’état des forêts restantes, dont au moins la moitié est menacée ou déjà victime de fragmentation.
Des causes bien connues à la déforestation
L’agriculture demeure la première cause de déforestation. Mais, des nuances sont à apporter puisqu’au Brésil, en Amazone ou dans le Cerrado, les coupes forestières résultent du développement de l’agriculture industrielle et de l’élevage tandis qu’au Liberia, au Ghana, au Congo ou encore au Laos l’agriculture vivrière motive les coupes. Il ne faut pas non plus négliger l’impact des plantations industrielles notamment en Asie du Sud-Est pour l’huile de palme. Le WWF souligne aussi que : « l’extraction d’or est par exemple une des principales causes de déforestation dans la région amazonienne du Plateau des Guyanes, qui s’étend de l’Est du Venezuela au Nord du Brésil et dont la Guyane française fait partie. 84 % de la déforestation au Guyana est causée par l’exploitation minière et le front Venezuela-Guyana a subi une perte de 200 000 ha de forêts entre 2004 et 2017.
Quelles solutions face à la déforestation?
« Il n’existe pas d’approche universelle – les solutions sont plus efficaces lorsque des réponses multiples tendent à se renforcer les unes les autres, souvent en impliquant des partenariats public-privé. », écrivent les auteurs du rapport. En effet, la déforestation est dénoncée depuis des décennies sans que le phénomène ne ralentisse. L’organisation insiste notamment sur la nécessité de lutter contre la corruption et le respect des droits des communautés locales. Elle appelle aussi chacun à réduire sa consommation de protéines animales et place de grands espoirs dans l’élaboration d’une législation au niveau de l’Union européenne en 2021 afin de garantir que les produits mis sur le marché en Europe ne soient pas liés à la déforestation. Selon la Commission européenne, l’UE serait, de par sa consommation de viande, de cuir, de café, de cacao ou encore d’huile de palme, responsable de 10 % de la déforestation mondiale.