ANDY RAZAF, UN ARTISTE TROP MAL CONNU

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Avec la programmation du 31ème Festival Madajazzcar, revenons sur l’un des grands noms du jazz américain, mais tout aussi malgache, Andy Razaf, célèbre musicien et parolier américain, dont l’origine malgache est souvent méconnue.

Trop peu diffusé à Madagascar, il mérite vraiment que l’on se penche sur son histoire et sa production artistique.

Né à Washington DC en 1895, Andriamanantena Paul Razafkeriefo dit Andy Razaf est le fils de Henri Razafkeriefo, neveu de la Reine Ranavalona III, et de Jennie Waller-Razafkeriefo, fille de John L. Waller, premier consul afro-américain à Madagascar. Le père d’Andy décède suite à l’invasion de Madagascar par les Français alors que sa mère est enceinte. Le Consul fait partir sa fille, âgée de 15 ans seulement, pour les Etats-Unis. Jennie et son fils unique connaissent alors des conditions de vie très difficiles et finissent par s’installer à New York.

Andy Razaf grandit à Harlem , il quitte l’école à 16 ans et commence à travailler comme maître d’hôtel, gardien et portier d’ascenseur au Tin Pan Alley office building. Il joue même semi-pro de baseball, tout en poursuivant une carrière de poète et d’auteur-compositeur. Il écrit son premier texte de chanson à l’âge de 17 ans.

Les premières publications des poèmes d’Andy Razaf remontent à 19177-18 dans Voice, le premier journal du New Negro Mouvement. Il collabore avec les compositeurs Euble Blake, Paul Denniker, Don Redman, James P. Johnson,, Harry Brooks et Fats Waller.

Il se fait un nom comme auteur de chansons populaires au milieu des années 1920 et il devient rapidement un élément essentiel de la scène à Harlem. À la fin des années 1920, le duo qu’il forme avec le pianiste Fats Waller compose certaines des chansons les plus mémorables du jazz. Leur fructueuse collaboration donne naissance à de nombreux standards régulièrement chantés à travers le monde: Ain’t Misbehavin’ and Honeysuckle Rose. The Joint Is Jumpin’, Willow Tree, Keepin’ Out of Mischief Now, et What Did I Do to Be So Black and Blue.

Andy Razaf écrit aussi les paroles pour des standards de jazz déjà existants comme Stompin’ at the Savoy, Christopher Colombus et le très célèbre In the Mood.

Sa musique est jouée par plusieurs artistes tels Benny Goodman, Eubie Blake, et Cab Calloway. Il contribue et travaille comme éditeur pour le UNIA’s Negro World newspaper. Plusieurs textes écrits par Andy Razaf concernent les afro-américains, leur place dans la société américaine et les questions raciales. Ses écrits donnent également un aperçu de la vie à New York dans la première moitié du XXe siècle.

En 1972, Andy Razaf entre dans le Hall of Fame des paroliers et décède en 1973 à Hollywood, en Californie, malheureusement sans jamais avoir réussi à venir visiter le pays de son père.

Il fait partie intégrante du patrimoine mondiale du Jazz mais également un peu du patrimoine malgache.

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