Dans son mémoire de mémoire de DEA,Narindra Romer Rabarijaona traite le sujet d’une plante carnivore appelée Genlisea margaretae Hutch. Il s’agit d’une petite plante présente en Afrique et à Madagascar. Malheureusement, elle est très rare et menacée à Madagascar. Eteinte dans sa localité d’origine (PK 23, sur la route d’Arivonimamo) et elle ne se rencontre plus actuellement que sur l’inselberg (ndlr: colline ou petit massif isolé qui domine significativement une plaine ou un plateau presque horizontal) d’Andranovelona selon les études menées par ce chercheur et l’équipe du Missouri Botanical Garden. Mais qu’est-ce au juste qu’une plante «carnivore»?
D’après une légende du XIXème siècle, un arbre doté de branches aussi vivaces qu’un serpent affamé attirait et écrasait les hommes pour les manger. En 1881, Carl Liche rapportait ce phénomène à ses pairs Australiens. En fait, ce n’était qu’une histoire pour divertir ceux qui ne pouvaient voyager que par les mots. De telles plantes ne sont dangereuses que pour les insectes.
Les plantes «carnivores» ou «insectivores» se trouvent partout dans les pays tempérés et tropicaux. Madagascar en compte une vingtaine allant des plus petites aux plus grandes. Selon leur taille, ces plantes attrapent des créatures invisibles à l’œil nu, mais aussi des fourmis, des criquets, des mouches, des araignées… uniquement des insectes.
Les espèces de plantes «carnivores» de Madagascar sont réparties dans les genres Drosera, Genlisea, Nepenthes et Utricularia [voir Madagascar Catalogue en ligne pour plus de détails: tropicos.org/Project/MADA]. Elles poussent dans les milieux pauvres en nutriments, comme l’azote, et dans les milieux inondés de façon temporaire ou permanente comme les tourbières. De plus, elles peuvent croître sur le sol peu profond qui recouvre les rochers et sur le sable quartzitique.
La carnivorie est une adaptation des plantes afin de puiser les éléments qui leur font défaut à partir de la chair des insectes. Pour ce faire, leurs feuilles, variant d’une espèce à une autre, sont de véritables pièges.
La «digestion» se fait en 3 étapes: attraction des proies, piégeage et enfin assimilation. Tout est bon pour attirer les proies: la couleur, les «cadeaux sucrés», les odeurs envoûtantes. Puis les pièges entrent en action: tentacules sensibles avec des gouttelettes collantes pour Drosera, aspiration des micro-organismes souterrains dans une poche digestive pour Genlisea et Utricularia, une urne pour Nepenthes. L’extraction, avec des enzymes digestives, des matières nutritives se met en marche, en attendant que les bactéries pourrissent les restes.
L’avenir de ces plantes repose sur la conservation de leurs habitats qui sont des écosystèmes fragiles; telles que la forêt littorale (Nepenthes), les formations isolées sur les rochers (inselbergs) et également les formations herbacées aquatiques et marécageuses d’eau douce (Genlisea et Utricularia). Mais elles sont aussi menacées par les activités humaines comme l’agriculture, l’exploitation minière, et les espèces envahissantes. Sans oublier le feu qui dévore ces plantes. La balle est dans le camp des humains s’ils veulent pouvoir les conserver dans leur environnement.