Thaïlande : bernard-l’hermite recherche coquille désespérément
La population de bernard-l’hermite a énormément augmenté sur des îles thaïlandaises désertées par les touristes depuis le début de la crise sanitaire.
Ces crustacés, voleurs de coquilles, ne trouvent plus d’abris en nombre suffisant, ce qui a conduit les autorités à lancer un appel aux dons de coquillages.
On recense cette année des dizaines de milliers de bernard-l’hermite sur des îles du parc national de Mu Koh Lanta (sud) et ils ne trouvent plus de coquilles pour s’abriter, selon le directeur du parc, Veerasak Srisatjung. « Nous lançons un appel aux dons de coquillages vides pour qu’ils puissent y loger ».
Thamasak Yeemin, biologiste marin à l’Université Ramkhamhaeng de Bangkok estime que la surpopulation de bernard-l’hermite s’explique en partie par la chute drastique du nombre de visiteurs, ce qui a entraîné un coup d’arrêt de nombreuses activités et le retour à l’état « sauvage » des plages.
Dugongs et dauphins aperçus au large, tortues marines de retour pour pondre sur les plages, coraux qui repoussent : la nature reprend peu à peu ses droits en Thaïlande, fermée aux visiteurs étrangers depuis plus de sept mois.
Les bernard l’hermite, dont la morphologie rappelle celle des crabes, possèdent comme eux cinq paires de pattes dont la première paire est terminée par deux pinces. Ils constituent cependant un infra-ordre distinct, caractérisé par le fait qu’ils possèdent en général unabdomen mou dépourvu de carapace. Par conséquent, pour se protéger, ils occupent des abris qui, pour la majorité des espèces, sont formés par des coquillages vides mais aussi parfois par des éponges ou des bambous.
La plupart des bernard l’hermite sont aquatiques mais certains peuvent vivre dans un environnement terrestre humide, c’est en particulier le cas des bernard l’hermite d’élevage.
Ces espèces changent de carapace régulièrement. Elles se distinguent également par le fait qu’elles possèdent une pince droite plus grosse et plus puissante que leur pince gauche. Grâce à cette morphologie, elles peuvent se protéger efficacement d’une entrée indésirable dans leur coquille.
La nécessité et le danger de changer de coquille provoquent un comportement social appelé « chaîne de vacances » : de nombreux pagures (bernard l’hermite) de tailles différentes se réunissent autour d’une coquille vide adaptée à la croissance du plus gros d’entre eux, et chacun passe ensuite dans la coquille de l’autre, la plus petite restant vide.
Dans la région littorale tropicale, ils sont parmi les organismes les plus abondants et de très nombreuses nouvelles espèces sont découvertes tous les ans.