ZÉBU BOY
PAR AURÉLIE CHAMPAGNE
Madagascar, mars 1947, l’insurrection gronde. Peuple saigné, soldats déshonorés, ce soir, l’île va se soulever, prendre armes et amulettes pour se libérer. Et avec elle, le bel Ambila, Zébu Boy, fierté de son père, qui s’est engagé pour la Très Grande France, s’est battu pour elle et a survécu à la guerre, aux allemands, aux Frontstalags. Héros rentré défait et sans solde, il a tout perdu et a dû ravaler ses rêves de citoyenneté. Ambila qui ne croit plus en rien, sinon à l’argent qui lui permettra de racheter le cheptel de son père et de prouver à tous de quoi il est fait. Ambila, le guerrier sans patrie, sans uniforme, sans godasse, sans mère, qui erre comme arraché à la vie et se retrouve emporté dans les combats, dans son passé, dans la forêt.
Roman de la croyance, du deuil et de la survie, Zébu Boy fait naître les fleurs et se changer les balles en eau. Tout entier traversé d’incantations, ce premier roman, qui oscille entre destin et pragmatisme, est porté par une langue puissante et fait entendre la voix mystérieuse qui retentit en chaque survivant.
Aurélie Champagne (1978) a 20 ans quand elle part à Madagascar en quête de ses origines et d’un père qui n’a jamais été là. Elle y découvre un pays qu’elle racontera à travers une nouvelle sur les évènements de 1947, nouvelle qui grandira année par année et deviendra une fresque sur quatre générations. Seulement, la mort survient, dérègle les plans, impose le deuil et défait ce qui a été fait. Le roman se transforme à nouveau, devient un homme, devient une île, devient Zébu Boy.